Le golf est une discipline sportive dont la logique interne consiste à envoyer une balle d’un endroit donné (un départ) jusque dans un trou, en frappant le moins de coups possible à l’aide de clubs. Un parcours de golf se compose de 18 trous, ce qui représente en moyenne une durée de jeu de 4 à 5 heures et une distance parcourue avoisinant les 7 à 10 kilomètres.

Sur le plan physique, le swing de golf correspond à une intensité d’effort maximale pendant des phases de survitesses, tandis que la marche entre les coups nécessite endurance et résistance. Ainsi, des qualités de force explosive (exécution d’une action motrice dans le temps le plus court possible), d’endurance de force (capacité d’un groupe musculaire à maintenir une activité musculaire durant un nombre de répétitions importantes), de coordination (capacité à effectuer un mouvement moteur efficient en faisant appel au sens de l’équilibre et du rythme) et de souplesse (souplesse passive pour les paramètres de l’agilité et active pour les paramètres de frappe) constituent les composantes physiques essentielles de la pratique du golf à haut niveau.

Sur le plan mental, le golf est considéré comme l’un des sports les plus exigeants pour trois raisons essentielles. La première, c’est qu’un golfeur dispose d’énormément de temps sur un parcours de golf pour penser. En effet, si l’on considère qu’un joueur de golf à haut niveau joue en moyenne 70 coups pour réaliser l’ensemble du parcours (dix huit trous) et que chaque coup dure entre deux à trois secondes dans son exécution mécanique (de la montée du club jusqu’à la fin du finish), le temps total consacré au jeu « technique » représente approximativement quatre minutes en moyenne. Cela constitue alors 4 minutes de jeu sur 4 heures de parcours. Il reste par conséquent 3 heures et 56 minutes pendant lesquelles le golfeur n’effectue pas de swings ou de putts, 3 heures et 56 minutes pendant lesquelles il va devoir maîtriser et gérer ses pensées, ses émotions et son comportement.

La deuxième raison réside dans le fait qu’un golfeur n’a jamais de répit. Il n’est jamais en sécurité. Chaque coup compte, à tout moment les obstacles le guettent et le score peut basculer. Ainsi comme le souligne Girod (2002), le golf exige une constance, une discipline et une vigilance permanente, du premier au dernier trou.

La troisième raison tient dans le faible niveau d’activation généré par les gestes golfiques (swing, putts). Lors d’un drive (club censé effectué le maximum de distance) avec recherche maximale de puissance, le rythme cardiaque dépasse rarement les 130 pulsations par minute. Le golfeur ne peut donc pas évacuer dans l’effort physique le stress engendré par les aléas du parcours et des enjeux de la compétition. Il doit donc impérativement développer une capacité forte à gérer son stress compétitif.

L’analyse de l’activé est donc une étape incontournable à toute intervention en psychologie du sport, car elle permet d’identifier les contraintes psychologiques et les habiletés mentales sollicitées. L’étape d’après consiste à construire des contenus pédagogiques spécifiques à l’entraînement et au développement de chaque habileté mentale ciblée. Maintenant que les séances sont prêtes, place à la pratique et au transfert des outils à l’athlète !